Les idées du Comte de Maistre sur l'éducation des femmes : discours prononcé dans la Société des Conférences de la Palombelle, au college romain
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«est infaillible. Garde-toi bien d’envisager les ou« vrages de ton sexe du côté de l'utilité matérielle, « qui n’est rien; ils servent à prouver que tu es femme «et que tu te tiens pour telle, et c’est beaucoup. Il «y à d'ailleurs dans ce genre d’occupation une co« quetterie très fine et très innocente. En te voyant « coudre avec ferveur, on dira: « Croiriez-vous que « cette jeune demoiselle lit Klopstock et le Tasse? » « Et lorsqu'on te verra lire Klopstock et le Tasse, « on dira: « Croiriez-vous que cette demoiselle coud à merveille? » Partant, ma fille, prie ta mère, qui «est si généreuse, de t’acheter une jolie quenouille, un joli fuseau; mouille délicatement le bout de ton doigt, et puis vrrrr! et tu me diras comment les choses tournent. »
Et, avec ce profond bon sens et cet esprit de modération que je signalais en commençant, Maistre ajoute :
« Tu penses bien, ma chère Adèle, que je ne suis pas ami de l’ignorance ; mais, dans toutes les cho« ses, il y à un milieu qu'il faut savoir saisir ; le goût « et l'instruction, voilà le domaine des femmes. Elles «ne doivent point chercher à s'élever jusqu'à la « science, . .. .. et à l'égard même de l'instruction € qui leur appartient, il y a beaucoup de mesure à « garder: une dame, et plus encore une demoiselle, « peuvent bien la laisser apercevoir, mais jamais la « montrer. »
Et cette lettre, si spirituelle et si fine, se termine par des lignes d’une mâle énergie qui nous font voir que Maistre savait donner d’autres leçons encore à
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