Les Préfets du Consulat et de l'Empire

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coupables; mais les députés de l'Aude protestèrent auprès du Gouvernement qui déplaça le préfet (1) dont l’action n'avait pas été assez efficace pour éviter tout incident.

Ce n'était là que le prélude. Bientôt, nous verrons les préfets se façonner à la servitude et revenir aux formes surannées. Déjà, sous prétexte qu'il ne faut pas attacher trop d'importance aux mots, le titre de citoyen disparaît pour faire place aux anciennes dénominations; le calendrier grégogorien est remis en usage à côté du calendrier révolutionnaire; les fêtes qui rappellent la Révolution sont abolies.

Ce sont les préfets qui, chaque année, vont organiser les « manifestations spontanées » des populations locales en l'honneur du régime nouveau, les adresses annuelles des Conseils généraux au héros glorieux, » les pétitions en faveur du consulat héréditaire. S'il est encore parfois question de la « mémorable Révolution, » ce n’est plus

(1) De Barante : Mémoires. — Le prefet de Barante, dont il est ici question, est le père de l'historien, qui fut lui-même dans les années sævantes sous-préfet et préfet de l’Empire: