Les Préfets du Consulat et de l'Empire
DU CONSULAT ET DE L'EMPIRE 49
La préfecture la plus recherchée, celle de la Seine, est occupée en 1804 par Frochot, ancien député du Tiers-Etat à l’Assemblée Constituante. Il restera à ce poste jusqu'au jour où, trompé par un coup de main dirigé contre sa préfecture, et croyant Napoléon mort, il se ralliera naïvement aux conspirateurs (1), donnant ainsi la mesure exacte de sa fidélité à l'Empire.
A la préfecture des Bouches-du-Rhone, l'ex-conventionnel Thibaudeau apprécie de plus en plus les résultats de la Révolution. Ancien avocat au présidial de Poitiers, il ne s’est guère séparé, sous la Terreur, des jacobins les plus ardents et s’est montré plutôt hostile à la réaction thermidorienne. C’est lui, qui, apostrophant Tallien le 13 vendémiaire, s'est écrié : «Je serai la barre de fer contre laquelle viendront se briser les complots des factieux ! » Désormais, c'est contre d’autres intrigues qu'il combat. Toujours ambitieux d'honneur et de fortune, favorisé de la confiance particulière de
(4) Louis Passy, Frosnol.
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