Les principes de la Révolution et du socialisme d'après les données de la politique scientifique
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plus récentes conquêtes des chercheurs contemporains, je me propose à mon tour d'établir sur des bases certaines les principes de la politique scientifique.
L'homme n’a le choix qu'entre deux sortes de guides : la science et la révélation. Une fois enrôlé sous la bannière de la science, il ne lui est plus permis de s’en écarter ; il doit subir le fait démontré. Il ne s’agit pas ici de ce qu’on désire ou-de ce qui plaît, mais de ce qui est.
La politique, et la morale qui n’en est qu’une branche, traitent de l’homme en société. Le premier point est donc de connaître l’homme, et aussi, d'avoir une notion précise du milieu dans lequel il vit, de l'univers. Or, la science démontre aujourd’hui l’absurdité et l'impossibilité de l’idée de Dieu ; elle explique, sans lui, le monde et le développement des êtres. Elle démontre également l'absence chez l’homme d’une âme immatérielle et immortelle ; la mort venue, tout est bien fini, pour l’individualité. Sous ce rapport on peut dire absolument avec le poète: Lasciate ogni speranza, laissez toute espérance! (1)
Maintenant, par le fait de son organisation, l’homme cherche le plaisir et fuit la douleur; voilà un autre fait incontestable. Si donc il aspire au bien-être, il doit le réaliser dans cette vie terrestre, la seule sur laquelle il puisse désormais compter. Aïnsi éclate en même temps l’immoralité des religions et du déisme, qui spéculent sur
(1) Ce n’est pas le lieu d'établir ces preuves. Voyez Büchner, Force et Matière; d'Holbach, Le Système de la Nature, etc.
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