Les principes de la Révolution et du socialisme d'après les données de la politique scientifique
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bres, aussi bien que les Grecs et les Romains, les Germains “et les Hindous. Jusqu'à l’époque où nous sommes arrivés, à cette race maitresse avait appartenu l'initiative du progrès et de la civilisation. À ce moment, un fait nouveau et considérable autant que désastreux se produit dans l’histoire de l'humanité. L'esprit des races sémitiques s'étend sur le monde, devenu désormais la proie du monothéisme hébreu. Ce Jéhovah, dont Voltaire a dit que, s’il eût exaucé toutes les prières de son peuple, il ne serait resté que des Juifs sur la terre; (1) cette idole farouche et impitoyable, compliquée du personnage équivoque supplicié sur le Calvaire, tels sont les nouveaux maîtres qui, du haut du Capitole transformé, vont, pendant quinze siècles, dicter aux peuples des lois de sang, de misère et de proscription.
Le monde avait besoin d’une transformation, non pas d’un bouleversement si funeste, d'un caractère si hostile à la science et à l'humanité. D'ailleurs, la civilisation romaine n’était pas aussi épuisée qu’on l’a dit; la Gaule, par exemple, commençait à renaître à la vie. Les nations du Nord étaient éblouies de la supériorité non moins que des splendeurs de la puissance romaine, et la vérité est que Rome a moins été conquise par les barbares que par le christianisme. Gardons-nous de confondre jamais cette religion de ténèbres et de deuil avec ce paganisme lumineux, héritage de nos véritables ancêtres, les
(1) Essai sur les Mœurs, Introduction, $ xliv.