Les Régicides

LES RÉGICIDES 29

qui avait été aussi élu dans la Haute-Loire, son pays. À ces trois députés, se sont joints pour voter contre le sursis : Marec (Finistère), Lemalliaud, premier député du Morbihan, avec Corbel et Gillet, du même département ; Dubignon et Lebreton (Ille-et-Vilaine); Barrot (Lozère); Chauvier (HauteSaône) ; Quirot, premier député du Doubs ; Masuyer (Saôneet-Loire); Chasset, premier député de Rhône-et-Loire et Michet, du même département.

Tous ces hommes sont restés fidèles à leurs convictions politiques, excepté Chasset qui, après le 31 mai, passa à l’étranger, servit comme aide-chirurgien sur un vaisseau anglais pendant le siège de Toulon, puis rentré en France et devenu membre du Conseil des Anciens, s’attacha à la fortune de Bonaparte, contribua au succès du 18 brumaire, et, en récompense, fut nommé comte de l’Empire et pourvu de la sénatorerie de Metz. à

Rien ne permet de suspecter la sincérité des autres et l’on peut croire de tous ce que l’on sait pour l’un d'eux, qu'ils pensaient que la Convention s'étant prononcée pour la peine, il fallait procéder à l'exécution immédiate. Ne devait-on pas en finir au plus vite avec une question irritante et qui pouvait, à chaque instant, aviver les haines en donnant lieu à de nouveaux débats ?

La nuit du 18 au 19 janvier dut être, pour beaucoup de députés, pleine d’anxiété et de patriotiques angoisses, et il est à croire que ceux dont les noms sont cités plus haut se sont consultés et ont mûrement délibéré sur le parti à prendre, surtout les députés bretons qui avaient à redouter la guerre civile. Leur décision a été celle d'hommes honnêtes et sérieux qui presque tous appartenaient à la magistrature et les autres à l'administration.

Il n’est pas facile de discerner à quels mobiles ont obéi les 7 conventionnels qui se sont absentés le 19 sans cause connue. On peut présumer que Sautereau (Nièvre) et Escudier (Var), qui avaient voté contre l’appelet pour la mort sans condition, ont été retenus par la maladie. Les $ autres, Bozi (Corse),