Les Régicides
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Dehoulières (Maine-et-Loire), Enlart (Pas-de-Calais), Himbert (Seine-et-Marne) et Kersaint (Seine-et-Oise), qui tous avaient voté pour l'appel et pour des peines autres que la mort, devaient, à ce qu’il semble, venir voter pour le sursis. Ont-ils désespéré? Cela n’est pas douteux pour Kersaint, qui démissionna le 22 à l'exemple de Manuel, et l’on sait en quels termes l’ancien procureur de la Commune insurrectionnelle du 10 août avait motivé sa démission : « I1 est impossible « à la Convention, telle qu’elle est composée, de sauver la « France, et l’homme de bien n’a plus qu’à s’envelopper « de son manteau. »
Sur les o membres qui ont refusé de voter, il y en a6 dont Fabstention s'explique aisément d’après leurs déclarations et leurs votes antérieurs : Noël (Vosges) et Morisson (Vendée), qui se sont constamment récusés; Lafon (Corrèze), qui n’a pris part à aucun scrutin; Chevalier (Allier) et Debourges (Creuse), qui n'avaient pas voté sur la peine à appliquer. Aucune indication ne nous permet de comprendre le refus d’Arbogast (Bas-Rhin), qui avait voté contre l’appel. On s'étonne que Gentil (Loiret), qui avait voté pour l’appel, n’ait pas voté pour le sursis; mais, s’il y a eu défaillance pour celui-ci, on croira difficilement qu’il en ait été de même pour Grangeneuve (Gironde), Chambon (Corrèze) et surtout Condorcet (Aisne), qui tous trois furent victimes de la tourmente révolutionnaire et montrèrent tous trois un égal mépris de la mort. On sait que peu avant le 10 août, Grangeneuve avait offert de se faire assassiner pour animer le peuple contre la Cour. Chambon se fit tuer dans sa maison en résistant aux gendarmes qui venaient l'arrêter. Condorcet (Nicolas de Caritat, marquis de) aima mieux mourir que d'exposer l’amie dévouée chez laquelle il avait trouvé un asile. Peut-on le soupçonner de faiblesse? Cet homme, d’un esprit supérieur, l’un des plus beaux caractères du xvmi° siècle, pouvait être contristé de voir ses conseils dédaignés par le parti auquel il s'était rallié ; j'imagine que sa haute raison lui faisant prévoir l'effondrement prochain de ce parti,ce philosophe, qui vivait