Les Révolution

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la vieille société, quand le peuple, s’abandonnant lui-même, remit follement ses destinées à un nouveau maitre? » Tous les problèmes sociaux n'étaient pas sans doute résolus ; ils ne pouvaient pas l'être; mais on avait trouvé la logique appelée à les résoudre, et, ce qui n’est pas moins précieux, la loi s'était mise à son service.

Il ne faut pas chercher dans la Révolution la trace des querelles qui ont éclaté depuis entre les classes bourgeoises et les classes populaires. Le même esprit, la même passion, animaient le peuple et la bourgeoisie ; c'était l'amour de la liberté poussé jusqu’au fanatisme. La bourgeoisie comprenait sans doute qu'après n'avoir été rien, elle allait être tout, suivant le mot de Sieyès. Le peuple, de son côté, avait le sentiment confus de ses destinées nouvelles. Mais ce qui entrainait tousles cœurs et tous les esprits, c'était la soif, une soif inextinguible de liberté. De là cette grandeur morale qui éelate partout dans la Révolution, même lorsqu'elle s'égare. La question du profit et du salaire, la balance du doit et