Les Révolution

240 LES RÉVOLUTIONS.

le prélude. Quelle époque merveilleuse en effet! La grandeur des hommes fut égale à celle des événements. Soldats ou tribuns, la nature les avait tous coulés dans un moule d’airain, que la tempête a brisé et qui ne se retrouvera plus. La plupart succombèrent dans la lutte : ceux qui survécurent étonnèrent longtemps après leurs fils et leurs petitsfils, par le spectacle de leur forte vieillesse. On eût dit les derniers représentants d'une grande race perdue. Leur gigantesque image se projette encore devant nous, après trois générations, et nous marchons toujours dans l'ombre de ces Titans.

Il arrive souvent qu’on retrouve dans les petits-fils la physionomie des grands-pères. Cette tendance de la nature à ramener chez les descendants le type des aïeux a pris le nom d’atavisme dans la langue des naturalistes. Il faudrait qu’une sorte d’atavisme politique nous rendit la mâle énergie des pères de nos pères, ou, si nous devons être déshérités, qu’elle reparût au moins dans nos enfants.