Les Serbes : population rurale et urbaine, vie intellectuelle, religion, politique : conference faite à Lyon, le 28 Mai 1917

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à tisme qui refoule et étouffe les douleurs personnelles pour ne chanter que les souffrances communes. Il me semble que la poésie de guerre actuelle partout ailleurs, quoique plus artistique, plus raffinée, est bien plus personnelle, subjective. Si cette impression est yraie, on pourrait expliquer cette différence par le fait que, dans cette terrible guerre, la mort n'a fauché ailleurs que des hommes, des individus, tandis que chez nous, elle nous à ravi la Patrie, dont la perte domine et eflace nos sacrifices personnels. La guerre à arrêté brutalement l'essor de fous nos arts qui étaient en voie de développement et que notre gouxernement et notre Académie des Beaux-Arts encouragaient dans la mesure de nos modestes moyens.

lamusique serbe, qui a unesource inépuisable dans les mélodies populaires, est en voie de fermentation. À côté de quelques maitres, les jeunes talents lui font présager un bel avenir.

Quant aux arts plastiques disons que dans là sculpture, après les initialeurs, sont venus quelques maitres qui s'inspirent de la sculpture française moderne, et qui ont oblenu un grand succès mème à l’étranger.

La peinture se développe suivant les tendances des différentes écoles.

Notre ancienne architecture, inspirée en partie par celle de Byzance et en partie par celle de Venise, a créé son propre type, infiniment supérieur à celui de nos voisins’. L'architecture d'aujourd'hui n'a pas encore trouvé son expression. À la campagne les maisons gardent

1. Sur l'ancienne architecture serbe, nous aurons bientôt le plaisir d'apprendre l'opinion autorisée de M. Gabriel Millet, le sayant professeur à l'École des Hautes Études, qui va publier prochainement une étude sur ce sujet. En attendant, veuillez voir l’article de M. Millet, dans l'Aré el les Artistes, numéro consacré à la Serbie.