Les serviteurs de la démocratie

DANTON 115

mort à Arcis-sur-Aube, où il était allé rétablir sa santé. « Bonne nouvelle ! s’écria la personne qui lui apportait le journal de Paris. — Quoi! les Girondins sont condamnés et exécutés, et tu appelles cela une bonne nouvelle, malheureux! » répliqua Danton dont les . yeux s’emplirent aussitôt de larmes.

A partir de ce moment, l'énergie du puissant révolutiennaire diminua; ilétait — comme il le disait luimême — saoûl des hommes ! Robespierre dont il avait dit: «Cet imbécile qui veut tout diriger n’est pas même capable de faire cuire un œuf, » Robespierre guettait Danton pour l'envoyer à l’échafaud. Il lança contre lui Saint-Just, et grâce à la complicité de la Convention, énervée et docile, Danton, impliqué dans un complot imaginaire, fut mis en accusation. Il paraît devant le tribunal révolutionnaire : — Votre nom, votre demeure, accusé? — Ma demeure sera bientôt dans le néant, quant à mon nom, vous le trouverez dans le Panthéon de l'histoire. » Si cette réponse paraissait trop orgueilleuse à quelques-uns, nous leur rappellerions que Royer-Collard, ce juge sévère et dur au prochain, cet adversaire des hommes de la Révolution, a dit, en parlant de Danton: « C'était une âme magnanime ! »