Les serviteurs de la démocratie

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raisonne aisément du fond d'un bon fauteuil, quand tout est calme, sur ce qu'on devrait faire aux heures des luttes sanglantes ; mais entre le conseil donné froidement et l’action révolutionnaire, il y a loin. Les conseillers l’oublient quelquefois trop facilement.

Rendons justice à qui le mérite. La vérité est que, dans le passé, les maires de Paris ont toujours été des agents d’apaisement et, d'harmonie civique. Tous, à travers des crises politiques terribles, payèrent courageusement de leur personne en prèchant la paix et la concorde. Péthion, durant les jours d’agitation populaire, avait un mot magique pour ramener l’ordre: « Obéssez, disait-il, au maire de Paris! » C’est de cette façon que le premier magistrat de la cité contenait les Parisiens de la Révolution.

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Réélu député à la Convention nationale, cè patriote se démit de ses fonetions municipales. Une loi, en effet interdisait le cumul. La Convention le nomma son président à la presque unanimité,

A partir de ce jour il s’accomplit dans l'esprit de l’ancien maire de Paris une évolution singulière. Le révolutionnaire ardent fit place tout à coup à un modéré. Il se déclara contre la Commune et contre l’'ingé“rence des clubs dans les débats de la Convention. C’est pourquoi, lors de la lutte entre la Gironde et la Montagne, il fut compris parmi les Girondins décrétés d’acCusalion. On sait ce qui arriva. Les proscrits se répandirent dans les départements et essayèrent d'organiser l'insurrection contre la Montagne. Buzot et Péthion