Les serviteurs de la démocratie

n 154 LES SERVITEURS DE LA DÉMOCRATIE concernent l’armée. Mais Pache, caractère fier, nature indépendante, s’accommode mal des usages de la cour et de l'air des bureaux. Les injustices dont il est témoin et ne veut pas ôtre complice l’indignent: il donne sa démission et va vivre en Suisse avec sa famille. C'est à que Pache se trouvait lorsque éclata Ja Révolution de 1789. Le spectacle d'un grand peuple soulevé pour la conquête de ses droits émeut le cœur du Lorrain. Il quitte la Suisse, arrive à Paris, se mêle à l'agitation populaire, à la vie des clubs. La modestie de ses allures prévient en sa faveur ; la rectitude de son esprit, la notteté énergique de ses décisions inspire le respect à tous. Pache, d’ailleurs, était personnellement connu d’un homme qui ne devait pas tarder à jouer un grand rôle, — Roland. Le mari de la femme la plus illustre de la Révolution française eut ce mérite de discerner le premier la capacité de Pache et de l'appeler à servir officiellement le pays lors de Ja constitution du premier ministère girondin .

La tâche qui incombait à ce ministère était des plus difficiles. Il avait à organiser l'administration de la France, à lutter contre la volonté royale et les intrigues de la cour, à résister à l’impatience des Sociétés populaires. Il fallait, pour mener à bout cette œuvre surhumaine, de l'honnêteté d’abord, une abnégation absolue, une puissance de travail incomparable. Le ministre Roland était un honnète homme; son collaborateur Pache était un stoïcien doublé d’un homme de génie. Le mot n’est pas trop fort, on va le VOIr: