Les serviteurs de la démocratie

LE : 196 LES SERVITEURS DE LA DÉMOCRATIE

suffit de constater que Lagrange, qui avait été un des chefs de ces insurrections, fut arrêté, emprisonné avec quelques-uns de ses compagnons d'armes el traduit comme insurgé devant la Cour des pairs.

Certes nous ne sommes pas de ceux qui nient l’existence de la question sociale, mais nous sommes de ceux qui croient qu’on ne peutpoint la résoudre par les armes. . Nous lenous cependant à faire remarquer que, pour

juger avec équité les insurgés de cetle époque, il faut se souvenir des conditions matérielles dans lesquelles ils vivaivnt. Quiconque a visité autrefois les caves de Lille ou les masures infectes danslesquelles s’entassaient les canuts de Lyon, concevra sans peine que des insurreclions ouvrières aient si souvent éclaté. Depuis on a fini par comprendre qu'il fallait assainir les grandes villes. On a permis à la lumière, à l'air de pénétrer dans les logements des pauvres, et depuis, les insurrections de la misère sont devenues plus rares. En oulre, la question des rapports du travail et du capital a été publiquement posée. C'est le devoir du législateur d’essayer de la résoudre paciliquement.

Il

Devant la cour des pairs, l'accusé Lagrange eut une altitude énergique. Non seulement il ne nia aucun des faits qu’on lui reprochait, mais il affirma bien haut sa foi vive dans les doctrines qu’on lui imputait. Comme il exposait avec véhémence ses idées républicaines et socialistes, le président de la Chambre des pairs, le duc Pasquier, l'iuterrompit pour lui dire: — « Je vous retire lu parole. » — Et moi je la prends, répli-