Les serviteurs de la démocratie

LAGRANGE 195 des républiques » représentée par un roi ciloyen, pouvaient faire sourire Lagrange, mais ne le convertissaient pas. Aussi fut-i] des premiers et des plus ardents à combattre les tendances antidémocratiques du nou veau régime,

Lagrange était partisan du suffrage universel, et la monarchie parlementaire maintenait le cens électoral. . Au despotisme militaire de Bonaparte et à Ja domination ultramontaine de Charles X, on substituait ce que Pierre Leroux à spirituellement appelé la Ploutocratie. L'argent gouvernait pendant que Louis-Philippe régnait. Mais les ouvriers, les misérabl es, Ceux qui, depuis 1789, avaient été de tous les combats et dont le sang avait coulé à torrents dans les Juttes intérieures et extérieures, la chair à canon, enfin, qu'en faisait-on? Elle avait

.le privilège de contempler comme ministre Casimir Perier remplaçant M. de Villèle.

Cette contemplation ne suffisait ni au bonheur du Pays, ni aux aspirations de Lagrange. D'ailleurs, dans Son passage à {ravers les grandes villes de France, et nofamment à Lyon, il avait Pu constater l’effroyable misère dont souffraient Ja plupart des ouvriers, condamnés à vivre dans des logements insalubres, dans des caves humides où sous les combles, réduits à un salaire insuffisant, asservis à un labeur qui souvent _dépassait leurs forces. La vie était Pour eux un bagne ou un enfer.

Lagrange, humain autant que vaillant, s’apitoya sur ces souffrances, et lorsque ces malheureux, exaspérés, levèrent le terrible étendard sur lequel on lisait : € Vivre en travaillant ow mourir en combattant », Lagrange répéta ce cri de révolte et se mit à leur tête. Nous n'avons pas à retracer ici les douloureuses insurrections qui ensangiantèrent la cité lyonnaise, Il nous