Les serviteurs de la démocratie

214 LES SERVITEURS DE LA DÉMOCRATIE

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Est-il nécessaire de dire que de 1848 à 1849 Ribeyrolles fit campagne en faviur des idées les plus radicales et contre tontes les réacl ons? Il soutint la nécessitéde la conciliation entre les 1lémocrates et les socialistes. Il flagellait avec une verve impitoyable M. de Falloux et les premiers complices di celui qui devait être Napoléon IL. +

Au 13 juin 1849, Ledi i-Rollin ayant protesté contre l'expédition de Rome, R'beyrollés l’encouragea de sés applaudissements et descendit avec lui dans la rue. On à beaucoup blâmé cite insurrection morale du 13 juin, Elle fut pourtant des plus légitimes. La constitution était vraiment violée. Les hommes les plus modérés et les plus férines, tels que notre ami Ernest . Brelay, n’hésitèrent Pas, en celte circonstance, à s’unir à Ledru-Rollin, au nom de la libre pensée et de la République. Malheuréusement le gouvernement de Louis Bonaparte s’inquüiétait peu de la libre pensée, et

de la République moins encore. Il fit agrêter Ernest Brelay et mit en accusation Ledru-Rollin puis Ribeyrolles. L'ancien ministre de l'intérieur et le rédacteur en chef de la Réforme pattirent ensemble pour l'exil,

Hélas! Ribeyrolles ne devait plus rentrer en France. De 1849.à 1868, il connut l’âpre existence du proscrit. Pauvre et d’un tempérament débile, l'exil était pour lui une double souffrance. Il éssaya de donner des leçons de littérature, de travailler pour les libraires et d’écrire des correspondances pour lés Journaux, Souvent le travail lui manqua et avec le travail, le pain!