Les serviteurs de la démocratie
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32 LES SERVITEURS DE LA DÉMOCRATIE
Belgique, en Suisse, en Amérique, un ‘peu partout, d’un bout du monde à l’autre.
Depuis la révocation de l'édit de Nantes on n'avait pas connu de proscriptions aussi nombreuses et aussi effroyables. Les premières victimes de cette terreur napoléonienne se nommaient Flocon, Jean Reynaud, Buchez, Théophile Dufour, David d'Angers, Bixio, Martin de Strasbourg, Testelin, Martin Nadaud, Raric, Deschanel, Valentin, Thomas, ete. , etc. Tous durent parcourirle chemin de l'exil. Pour quelques-uns de ceux que nous venons de citer, malgré la puissance de leur talent, l'existence fut dure. Mais combien plus terrible et pleine d’angoisses «elle était pour les travailleurs obscurs. Ces martyrs anonymes, pauvres et braves gens arrachés à leurs champs ou à leurs ateliers et transportés loin du sol natal sans secours, sans ressources, sans même savoir un mot de la langue du pays où ils se trouvaient, quelles souffrances n’endurèrent-ils pas? Leur crime, qu’était-il ? Le plus grand de tous : ils avaient pris au sérieux le serment du prince président! Ils furent frappés par ce parjure et pour la République qu’on venait de noyer dans le sang des plus vaillants patriotes.
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Devant ces cruautés de l'exil, le sentiment fraternel parvint à adoucir les tristesses de la misère, Les proscrits s'entr'aidaient. Ils formèrent peu à peu des sociétés de secours mutuels qui les préservaient du dénûment. Ensuite, au nom du principe de solidarité, comme toujours, les francs-maçons firent des merveilles de dévoue-