Lettre inédite d'Étienne Dumont sur quelques séances du tiers état : mai 1789
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réfugiée dans notre ville pour cause de religion vers le milieu du XVIre siècle, mourut peu d'années après la naissance de son fils. La veuve, née d'Illens et vaudoise d’origine, resta sans aucune fortune chargée de quatre enfants, trois filles et un fils: elle montra dans cette situation une grande énergie. A la tête d’une petite école, dont les revenus suffisaient à peine à l’entretien de sa jeune famille, Mwe Dumont, quoique très-occupée, apporta toujours l'attention la plus vigilante et la plus éclairée à l'éducation de ses enfants.
Au sortir de l'école de sa mère, le jeune Étienne suivit avec succès les leçons publiques du Collége, qu'il quitta en 1775 pour entrer à l’Académie. Pendant qu'il suivait ses classes, il répétait à ses condisciples, plus jeunes que lui, les leçons qu'il avait apprises, allégeant ainsi les sacrifices que faisait sa mére pour lui procurer une instruction littéraire.
Il se destina à la carrière ecclésiastique, et dès son entrée dans la faculté de théologie (1779), il en occupa les premiers rangs. Durant les quatre années qu'il y passa, il se lia avec la plupart.des hommes distingués de son époque, surtout avec ceux du parti des Représentants dont il avait adopté les principes. On doit comprendre, sans qu'il soit nécessaire d'insister, combien son cœur de patriote dut souffrir à la vue des troupes étrangères qui entrèrent dans Genève le 2 juillet 1789, pour appuyer la garantie de l'Édit de médiation de 1738 et assurer, par là, le triomphe définitif du parti des Négatifs. Quoi qu'il en soit, Dumont fut consacré ministre le 2 décembre 1783, à vingt-quatre ans ‘. Voici en quels termes il rendit compte de cette cérémonie dans une lettre adressée à Jacob Vernes-Simonde, pasteur genevois, réfugié à Morges :
1 Nous précisons celte date, à l'égard de laquelle des erreurs se sont glissées dans les diverses biographies de Dumont.