Lettres inédites de général G.-H. Dufour (1807-1810)

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diadème extrêmement brillant et de filets d'or entremêlés avec sa chevelure, sa robe et sa tunique d’une même étoffe blanche étaient disposées avec le plus de goût possible et par des personnes qui ont une bien juste idée des costumes anciens. Ses bras, son cou et la moitié de sa poitrine étaient découverts. Ces costumes grandissent tellement que tous les acteurs semblaient avoir doublé de taille et surtout l’un d'eux qui avait un casque d'un très bon goût et très bien exécuté. Pour qu'un acteur soit recu, il faut qu'il ait réellement du talent et qu'il ait débuté plusieurs fois sans qu'aucun coup de sifflet ne trouble la scène.

Adieu ma chère Tante, tâches de te porter aussi bien que moi, embrasse mon oncle et mes cousines, fais leur beaucoup d'amitiés de ma part et dans neuf mois, j'aurai le plaisir de le faire moi-même, en attendant il faut que je me contente de le faire par écrit. Tu ne manqueras pas d’avoir beaucoup de visites; n'oublie pas alors de faire mes complimens à toutes les personnes de ma connaissance.

Je t'embrasse de tout mon cœur.

Ton neveu

G.-H. Durour.

VII

A Madame Madame Fazy

Paris, le 9 avril 1809.

Ma chère tante

Ce petit mot de billet en attendant une lettre plus longue est pour tapprendre que je me porte toujours bien et te faire savoir combien je désire qu'il en soit de même de ton côté. La mort de Bonneton! m'a beaucoup affecté; j'ai bien de la peine à me persuader qu'elle puisse être vraie; c'est

1. Mort le 18 mars 1809.