Lettres inédites de général G.-H. Dufour (1807-1810)

Cie

sont à l’autre bout de la ville. J'y reste jusqu'à trois heures ; je vais dîner, j'y resle jusqu’à quatre heures et demi, après cela, je vais passer deux ou trois heures à la Bibliothèque, j'y lis des ouvrages relatifs à mon état; je prends des notes après quoi je viens rédiger mes mémoires dans ma chambre et je me couche vers dix heures. Le premier travail auquel on nous a occupés a été un problème d’ombres pour servir d'épreuve ; nous avons eu cinq jours ; après cela, on nous a distribués dans la ville pour lever des plans de casernes et d'autres bâtiments publics. Il faisait beau nous voir dessiner sur notre chapeau, au milieu de la rue, par un froid très vif ou de nous voir prendre nos mesures. Nous avons ensuite mis au net tout cela et c'était à qui ferait les plus beaux dessins; jy ai mis tous mes soins et j'oserais t'assurer que ceux que tu as vus dans mon cahier, ne sont rien à côté de ceux que j'ai faits ici. Depuis trois jours, ce travail est fini et nous avons commencé le lever d'usines et de machines. Plusieurs de nous ont été envoyés à plus de 40 lieues de Metz. Quant à moi, j'ai demandé à y rester pour pouvoir profiter de Ja Bibliothèque et l’on m'a donné à lever la machine à tirer les tubes des lunettes et la machine à diviser les cercles. Pour faire cela, je suis au chaud et aidé de tous les secours imaginables, travaillant dans le cabinet même de l’auteur de ces machines.

Je continue à me bien porter, j'espère qu'il en est de même de ton côté, fais mille amitiés de ma part à mon cher Oncle et à mes espiègles de cousines, fais leur devenir les joues aussi rouges que le feu, fais mes complimens à M. et M Hardi', dis leur que j'ai été parfaitement bien recu chez les personnes auxquelles ils m'ont adressé et que je vais leur faire des visites de tems en tems. Adieu, ma chère Tante, je t'embrasse de tout mon cœur.

Ton affectionné neveu,

G.-H. Durour

1. Nous ignorons de qui il s'agit.