Livre d'or des officiers français de 1789 à 1815 : d'après leurs mémoires et souvenirs

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Championnet avait imaginé de payer les fournitures avec un permis d'exporter cent mille charges de blé de Marseille à Gênes.

(DE SanT-ALBin. — Championnet, p. 246.)

Le Général CHARBONNIER

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S'il ne put se faire aucune réputation militaire, il s’en fit une d’un autre genre; il amusa son armée et même toutes les armées de la République par des anecdotes dont quelques-unes serviront d’échantillon. Il ne s’occupait que de boire et de manger, ce qu'il appelait «pomper les huiles et chiquer les légumes ». On vint lui dire un jour : « Général, l'ennemi attaque votre ligne. — Oui, Ah bien! il sera joliment reçu! » Et, comme il ne bougeait pas, quelqu'un ajouta : « Mais, général, vous n’allez pas rejoindre vos troupes? — Mes troupes! Ah! soyez donc tranquille, elles sont composées de petits mâtins qui savent leur affaire mieux que moi. » S Û

On lui faisait savoir de Paris qu’il ne faisait rien, et que s’il tardait à battre l'ennemi il serait destitué! Trois jours après, il écrivit au Comité de Salut publie ce qui suit : « Citoyens représentants, j'ai attaqué sur tous les points les satellites du despotisme. Partout les esclaves épouvantés ont fui devant les sans-culottes de l’armée des Ardennes ou sont tombés sous leurs coups. En attendant ceux des tyrans, leurs cadavres jonchent laterre de la liberté. Vive la République! Fraternité ou la mort. » Il eut une mention honorable et n'avait pas bougé.

(Général THÉBAULT, Mémoires, t. I, p. 446.)

C’est ce même général Charbonnier qui, recevant un ï jour une dépêche de la Convention, et trouvant qu'il à lui fallait attendre des ordres ultérieurs, a passé huit jours à chercher le village ultérieur sur la carte.

(Duchesse d'ABRANTÈS, Mémoires, t. IV, p. 239.)

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