Livre d'or des officiers français de 1789 à 1815 : d'après leurs mémoires et souvenirs

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Stadt furent forcées, et l'ivresse, ajoutée à la chaleur et 4: la fatigue, anéantit, pour ainsi dire, dans un moment, toute l'infanterie de mon corps d'armée. »

MARÉCHAL MARMONT. Mémoires, t. TIT, p° 245:

Et il m'est jusqu’en Russie où l’on ne trouve à satisfaire ses goûts :

« 11 décembre 1812. — … J’arrivai le soir à Kowno. Déjà les magasins étaient au pillage. Les farines, les liquides, les effets d’habillement étaient livrés à la rapacité du soldat et foulés aux pieds ; il ne songeait qu'à boire et il se livrait à ce besoin avec un tel exces que les rues, les places publiques étaient encombrés de soldats ivres, entassés les uns sur les autres. »

BARON PEYRUSSE. Mémorial, p. 134.

Voilà ce que, entre autres exemples, nous aurions raconté.

On pourrait nous objecter que si, fatigué, le soldat français boit un peu plus peut-être qu'il ne conviendrait, il sait néanmoins se conduire honnêtement et discrètement. |

Allons donc! Voici comment il procédait : 1

« Les troupes (1), d’après. cet adage : « L’ennemi est comme la gerbe de blé : plus on le bat, plus il rend », prirent l'habitude de frapper le paysan pour se faire livrer son argent. On ne saurait croire à quel degré ils poussérent la tactique du pillage. En visitant la maison, ils se faisaient accompagner par le maitre, guettaient ses recards les plus furtifs et brisaient ou démolissaient tous les endroits sur lesquels ses regards s’arrêtaient. Ils démolissaient de même tous les murs intérieurs nouvellement construits; ils arrosaient d’eau les caves, et, partout où cette eau se buvait plus vite qu'ailleurs, ils creusaient à l'instant; ils fouillaient pareillement les terres nouvellement remuées dans les cours et dans les jardins. »

GÉNÉRAL THIÉBAULT. Mémoires, t. Up 427.

« Les maisons étaient désertes et les portes fermées; nos

(x) Campagne d'Autriche (1806).