Livre d'or des officiers français de 1789 à 1815 : d'après leurs mémoires et souvenirs

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Notre petite armée avait plus de bagages qu’une armée de cent cinquante mille hommes. De simples capitaines et des civils assimilés à ce grade avaient des carrosses à quatre mules. On comptait au moins cinquante chariots par bataillon : c’étaient les dépouilles de la ville de Cordova. »

LarCHEY. Suites d’une capitulation, p. 1.

« Quel trône nous laissons au malheureux Joseph! La ville en partie brûlée, les villages entièrement, les troupeaux, les chevaux détruits, enlevés, tous les instruments de labourage, de tisserands, de cordiers, etc... brûlés, parce que le bois est plus sec et qu'il est plus vite fait de brûler les meubles que d’abattre du bois; les églises toutes pillées et souillées; voilà ce qui reste du royaume, excepté l’Andalousie, où nous n'avons pas encore été. »

Duc DE SAINT-SIMON (1) (Carnet de Campagne du).

« En passant à Enns, je fus témoin d’une grande colère du général Vandamme; il fit fusiller, à la sortie de la ville, à la tête de sa division, un trainard qui venait de rejoindre, son havresac plein d’argenterie volée; s’il avait usé de la même rigueur envers tous les voleurs de sa division, il ne lui serait pas resté assez d'hommes pour composer une escorte.»

CoroneL Pion pes Locxes. Mes Campagnes, p. 148.

« La Bavière, que nous venions de délivrer des Autrichiens (1806), fut pillée et souftrit plus que l’Autriche. Partout les malheureux paysans abandonnaient leurs habitations, les soldats pillaient, cassaient Îles meubles, les transportaient dans les camps, où l’on voyait des lits, des matelats, des fauteuils, des canapés, des glaces; ils brülaient les maisons, portant partout le fer et le feu. »

CoLoneL Pion pes LocHes. Mes Campagnes, p. 169.

« À Moscou... Un soir nous eümes l’ordre de faire un contre appel; il fut fait à dix heures. Il manquait dix-huit hommes, le reste de la compagnie dormait tranquillement dans la salle de billard : ils étaient couchés sur des riches fourrures de martre, de zibeline, de peaux de lion, de renard

(x) Carnet historique et littéraire, année 1899, p. 432.

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