Livre d'or des officiers français de 1789 à 1815 : d'après leurs mémoires et souvenirs

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et d'ours; une partie avait la tète enveloppée de riches cachemires qui formaient un immense turban, de sorte que, dans cette situation, ils ressemblaient à des sultans. J’avais prolongé mon appel jusqu’à 11 heures à cause des absents pour ne pas les porter manquants. Un instant après, ceux qui manquaient à l’appel rentraient chargés de tout ce que l’on peut imaginer de beau et de riche; parmi les objets les plus remarquables qu’ils rapportèrent, il se trouvait plusieurs plaques en argent avec des dessins en relief; ils apportaient aussi chacun un lingot de même métal de la longueur et de la grosseur d’une brique; le reste consistait en parures, schalls des Indes, étoffes en soie tissues d’or et d'argent. Ils me demandèrent la permission de faire deux autres voyages... Je la leur accordai; un caporal les accompagna. il est bon de savoir que sur tous les objets qui avaient échappé à lincendie, nous autres, sous-officiers, nous prélevions

toujours un droit de 20 pour 100, au moins.» BOURGOGNE. Mémoires, p. 49.

« Le jour de l’incendie de Moscou, à onze heures du soir, nous entendimes crier dans les jardins; c’étaient nos soldats qui dévalisaient les dames de leurs châles et de leurs boucles d'oreilles. »

CoiGxer. (Cahiers du Capitaine), p. 325.

« Le prince d’Eckmühl, commandant larrière-garde, était chargé de mettre partout le feu, et jamais ordre ne fut exécuté avec plus d’exactitude et même de scrupule. Des détachements envoyés à droite et à gauche de la route incendiaient les châteaux et les villages, à d'aussi grandes dis-

tances que le permettait la poursuite de l'ennemi. » De FezExsac, Journal, p, 73

« Moscou, 1er octobre 1812... On a établi des fourneaux dans l’église et commencé la fusion des lames d’argent qui lambrissaient l’église du Palais, »

BARON PEYRUSSE. Mémorial, p. 107.

« Le seul gué accessible du Vop s’obstrue tellement qu’il devient impraticable pour l'artillerie et pour tout le reste des équipages. Situation d'autant plus déplorable qu’elle nous forçait d'abandonner cent pièces de canon, grand nombre

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