Livre d'or des officiers français de 1789 à 1815 : d'après leurs mémoires et souvenirs

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Ou comme ceux dont le général La Harpe écrivait à Bonaparte, le 17 avril, an IV : « Malgré toute ma sévérité, je me vois dans l'impossibilité de réprimer le pillage. Je vous envoie ma démission, préférant labourer la terre pour vivre, à me trouver à la tête de gens qui sont pires que n'étaient autrefois les Vandales. »

TrozarD. De Montenotte au Pont d'Arcole, p. 60.

Rien n’était respecté par les soldats français ; ils dépouillaient les cadavres, mêrne ceux de leurs généraux :

« Quand on revint dans la maison où on avait laissé le corps du général Colbert, on le trouva dépouillé, nu comme un ver : cupidité monstrueuse de nos soldats qui dépouillent souvent leurs chefs quand ils vivent encore. »

Duc pe SainrT-Srmon (1) (Carnet de Campagne du) Ils violaient les tombeaux :

« On nous logea à Burgos, au monastère de Las Huelgas. Qui n’a pas vu la profanation de l'église de ce superbe monastère, sépulture des anciens rois de Castille? Qui n’a pas vu les ossements de ces souverains épars dans l’église? Les soldats avaient profané les tombeaux où ils pensaient qu'étaient renfermés des trésors.

Colonel Prox pes Loces. Mes campagnes, p. 248.

« On vit même des soldats détruire toutes les tombes et tous les caveaux construits depuis peu d’années dans les cimetières situés au nord de la ville [de Hambourg] et assouvir leur cupidité en arrachant des cercueils les plaques d'argent qui les ornaient selon l’usage du pays et en dépouillant les corps des riches étoffes avec lesquelles on a l'habitude de les envelopper,

Général BOURRIENNE. Mémoires, t. IX, p. 284.

Et leur perversion était telle qu’ils devenaient anthropophages : le fait est constaté à l’île Lobau par le général de Marbot, qui le signale dans ses mémoires, et en Russie par le sergent Bourgogne.

(x) Carnet historique et littéraire, année 1899, p. 429.