Louis XVI et la Révolution

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doivent rester dans un morne silence. » Le 28 septembre le président Emmery rappelle à l’ordre les tribunes, pour avoir simplement applaudi Barnave.

Quelquefois, il est vrai, les bravos des spectateurs sont tout à fait séditieux. Cest alors l’Assemblée elle-même, à l'unanimité, qui proteste contre leur intervention. Le 13 no-

vembre 1790, Duval d’Eprémesnil est en train de raconter le

pillage de l'hôtel du duc de Castries : « Les tribunes applaudissent. La partie gauche et la partie droite imposent silence aux tribunes. »

Ce public fait souvent preuve d’une grande vivacité : il ne se gêne pas pour manifester son opinion par des expressions peu parlementaires. Au témoignage de Malouet, la droite entend quelquefois les tribunes crier à son adresse : Calotins, aristocrales, mauvais citoyens! Les spectateurs deviennent plus d’une fois acteurs dans le drame qui se joue devant eux. Ils se mêlent activement à la vie intérieure de l’Assemblée. Le h février 1790, ils prêtent, avec les députés, le serment civique. Le 19 juin, ils couvrent de leurs applaudissements la voix des députés qui veulent protester contre une mesure révolutionnaire. Ils soulignent de leurs bravos les premières menaces de terreur lancées contre les privilégiés, le 16 mai 1790; protestant contre le droit de déclarer la guerre, qu’on voudrait laisser au roi, contre le parti que les aristocrates voudraient tirer de cette arme, pour exciter le désordre, Charles de Lameth s’écrie : « Ils ne seront pas vainqueurs, car s'ils ont de l’or, nous avons du fer, et nous saurons nous en servir. Toutes les tribunes, toutes les galeries applaudissent avec transport. »

On peut donc considérer les tribunes comme un des ferments les plus actifs de la Révolution dans la Constituante. Les députés de la province sont ainsi perpétuellement enflammés, au contact de la fièvre parisienne.