Louis XVI et la Révolution

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les choses de très loin, car les clubs .ne font pas dès l’abord beaucoup de politique militante.

Le elub le plus agissant, avant la Révolution, c’est le café, que la police surveille, et où l'opinion publique trouve pourtant une de ses citadelles, en attendant mieux. Le café est déjà une puissance, puisqu'il influe même sur la politique étrangère. Après avoir fait à sa sœur, le 9 septembre 1783, un tableau poussé au noir de la politique européenne, Joseph IT ajoute : « Mais, de grâce, demandez le pourquoi de tout cela? Et alors vous en trouverez le vrai motif probablement si misérable qu’il est plutôt risible, car certainement des petites raisons d'intérêt personnel et des inquiétudes causées par des jactances de cafés, dont le roi de Prusse par différentes voies est le souffleur, font parler et écrire M. de Vergennes au contre-sens de sa propre raison et conviction. » Joseph IT ne fait que répéter, en les aggravant, les renseignements que le comte de Mercy lui avait envoyés le 1 février, sur l’ambassadeur de Prusse : « Le baron de Goltz sert bien moins son maître dans ses dépêches que dans les cafés de Paris, où il s’occupe à faire circuler des conjectures et des nouvelles, qu’il ne réussira pas également à accréditer dans le cabinet de Versailles. » A l’intérieur aussi, le café prétend imposer ses arrêts, même aux cours de justice : « Un arrêté du parlement de Besançon qui vient d'arriver ici, dit la Correspondance secrète, entièrement contraire au tiers, tend à lui donner de la défiance sur le gouvernement. On en a fait justice sur-le-champ dans le café de Foy, où il a été lacéré et brûlé publiquement. » Le café perd beaucoup de son importance à l'apparition des cercles politiques. En 1788, le duc d'Orléans fonde le club des Enragés; c’est un foyer d’agitations parlementaires : l'arrêt du 7 décembre 1788, dit le marquis de Bouillé, « fut préparé au club des Enragés, que le duc d'Orléans avait formé cette année, et auquel il avait associé les membres les plus factieux du Parlement. » D’après M" du Hausset, on n’y admettait que