Mémoire sur la Bastille

L'ŒUVRE DES SEPT JOURS 231

Ceux qui avoient plusieurs armes en donnoient à leurs voisins.

De grand matin, les rues et les places se remplirent de groupes belliqueux. Tour à tour ils envoyèrent les députés à l'Hôtel de ville.

On vit reparoître les chevaliers de l’Arquebuse et MM. les clercs de la Basoche:. M. de La Barthe vint nous offrir quinze mille hommes prêts à marcher, et il fut proclamé commandant des volontaires du Palais-Royal. Ce fut ainsi que le brave Soulès, après la prise de la Bastille, que l’on alloit détruire, en avoit aussi été commandant2.

1, Messieurs de l’Arquebuse et de la Basoche ont servi d’une manière si distinguée pendant la Révolution que lPassemblée générale de la commune leur en a plusieurs fois donné d’éclatans témoignages. Le journal de Messieurs les Arquebusiers et leur pétition à l’Assemblée nationale, rédigée par le brave M. Ricart, chancelier de cette compagnie, et Pun de nos collègues, fournissent d'excellens matériaux pour l’histoire du temps présent. (Dusaulx.)

2. Quoique le commandement de M. de Soulès n’ait été que de quelques heures, il a eu, dans ce court intervalle, plus d’aventures que bien des commandans de forteresses n’en ont eues pendant plusieurs années de guerre. On peut, à cet égard, consulter et l’écrit qu’il a publié, et nos procès-verbaux, où on lui rend toute la justice que méritent sa valeur et son patriotisme, (Dusaulx). — Soulès, bourgeois sans profession désignée, fut nommé électeur, le cinquième, par le district des Minimes, quartier de la place Royale, C’est, dit-il dans sa brochure (Bib. nat., Lb/39 2004), c’est «un nommé Danton, se disant capitaine d'une garde bourgeoise du district des Cordeliers, qui... m’enleva de force, me conduisit aux Cordeliers... tâcha d’envenimer la