Mémoire sur la Bastille

L'ŒUVRE DES SEPT JOURS 237

la séance, chanté à Notre-Dame, où tant d’autres fêtes non moins touchantes devoient bientôt se renouveler.

Immédiatement après cette belle motion du Te Deum, une couronne de laurier fut mise sur la tête de l’archevêque, qui la déposa sur celle de M. Bailly, lequel l’offrit à la vertu même, à M. le duc de La Rochefoucauld x.

Ce fut alors que cette auguste Assemblée, se rappelant et l’arrêté du 17 juin, et le fameux serment si fortement articulé dans le Jeu de Paume le 20 du même mois par notre Aristide, se rappelant les palmes moissonnées dans le Nouveau Monde par notre Scipion l’Américain, proclama M. Bailly maire de la ville, et M. de La Fayette commandant général de la garde nationale.

Dans le trajet de l'Hôtel de ville à NotreDame, on remarqua l’abbé Le Fèvre, qui, sortant de son magasin à poudre aussi noir que Vulcain sortant de sa fournaise, donnoit militairement le bras à notre premier pontife.

Pendant cette marche solennelle, on ne fut pas moins frappé de voir notre maire désigné soutenu dans la foule par le brave Hulin, l’un des premiers vainqueurs de la Bastille.

1. Sur cette scène, assez compliquée, des couronnes de fleurs ou de lauriers (vraisemblablement il y en eut plusieurs), voy. Chassin, our. cité, t. IL, p. 557-558.