Mémoire sur la Bastille

XXXIV PRÉFACE

Linguet regagna Londres, et signala sa « résurrection » par les MÉMOIRES sUR LA BASTILLE, insérés d’abord dans les ANNALES, puis publiés à part avec une estampe célèbreï, mais si pauvre au point de vue artistique que nous n’avons pas cru devoir la reproduire. Cette estampe représente, à gauche, un château en ruine avec une horloge sur laquelle tombe la foudre (le château et l'horloge de la Bastille) ; à droite, Louis XVI debout sur un piédestal, la main étendue avec un geste de pitié et de protection audessus d’un groupe de suppliants. C’est sur les ruines mêmes de la Bastille qu’on lit l'extrait de la déclaration du 13 août 1780.

De ielles prophéties n’annoncent pas seulement, elles provoquent l'événement. Ce fut une mode, de 1783 à 1789, que de demander au bon roi, père de ses sujets, la démolition de la Bastille. Un certain Corbet fit, dès 1784, un projet de place et de rues destinées à remplacer la maudite forteresse. Amelot fut remplacé, comme ministre de Paris, par le baron de Breteuil. Les chaînes de la funèbre horloge disparurent; les cuisines et les bains du gouverneur, qui

1, Mémoires sur la Bastille, par M. Linguet. Londres, de l'imprimerie de Thomas Spilsbury, Snowhill; et se trouve à Bruxelles, chez B. Le Francq, imprimeur-libraire, MDCCLxxxut, in-8° de 1v-160 p. (Par suite d’une erreur de pagination, les pages 51 à 66 reviennent deux fois (feuilles D et D*)

sans double emploi du texte.)