Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)

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coupables des dilapidations qui venaient de se commettre. L’inspecteur aux vivres et le payeur, craignant avec raison les suites de mes recherches, s’évadèrent en profitant d’un trabacolo qui se rendait à Otrante. Je fis subir un interrogatoire au garde-magasin qui avait eu une petite part au gâteau. Ses réponses confirmèrent nos soupçons. J’adressai en conséquence mes plaintes au. Gouvernement, avec les pièces qui prouvaient la culpabilité des administrateurs et du chef d'état-major, et, au retour de M. le général Gentili, je fus, avec mon corps d'officiers, lui faire le rapport circonstancié des preuves que j'avais recueillies sur l’existence du vol, et lui demander l'arrestation de son chef d'état-major.

Ce dernier, furieux de se voir ainsi découvert, sans pouvoir récriminer ses torts, voulut se servir de l’intérêt du général pour nous faire regarder comme un rassemblement contraire aux lois; mais ses prétentions n'étaient plus de saison, et, au moyen que j'offris au général un de mes cheîs de bataillon pour le remplacer près de lui dans les fonctions de chef d'état-major, j’obtins que, dès le lendemain, il serait renvoyé et embar-qué sur un bâtiment marchend, qui devait faire voile pour Naples.

J'ofiris également de braves officiers très intelligents pour remplacer l'inspecteur et le payeur, qui étaient évadés, de manière que ces différents services n’en -allèrent que plus rondement.:

Après le départ des trois principaux coupables, je reçus du Gouvernement l’ordre de les faire arrêter et conduire jusqu’à Paris ‘.

1 Les dépêches sur le dénuement des troupes et de la mariné aux Iles du Levant sont nombreuses en frimaire, nivôse, véntôse (novémbre-