Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)

ANCONE, BRINDES 69

quatre compagnies de canonniers et de différentes troupes qui setrouvaient depuis Loreto jusqu'à Filotrano. Je réunis ces dernières à Fermo et j'en organisai quelques compagnies. Je parcourus avec le pays de Macerata, Montalto, Ripatransone et Ascoli, grande ville que menaçaient les insurgés, et qu’ils parvinrent à prendre peu de jours après.

Deux bataillons du 5ë° régiment m’ayant été donnés de renfort, je résolus de surprendre la place en faisant marcher sur deux points. Je chargeai à cet effet le commandant de ces deux bataillons’ d'attaquer de front, tandis que j'irais prendre position de l’autre côté, de manière à couper la grande route aux insurgés. Cette manœuvre réussit : la porte de la ville fut enfoncée à coups de canon; les insurgés qui étaient dedans se sauvèrent et furent mis dans une déroute complète, le 12 pluviôse (1° février). Je les dispersai dans les montagnes des Apennins.

Depuis environ six semaines, je faisais cette malheureuse guerre, nuit et jour sur pied, lorsque je parvins à attirer quelques chefs pour faire un arrangement. Deux furent trouver le général à Ancône, présentèrent leur soumission et obtinrent le pardon des insurgés.

Tout le pays devint tranquille ?. /

Ayant appris que le vaisseau de guerre le Généreux*,

! C'était Deschelles, commandant du 3e bataillon, qui se distingua encore ensuite dans les Abruzzes.

La 55° demi-brigade avait été formée, le 1° ventôse an IV (19 fé*rier 1796), de deux anciens bataillons et de quatre bataillons de volontaires. Elle fit partie de l'armée de Sambre-et-Meuse puis de celle d'Italie (ans V, VI, VII). Elle passa ensuite en Batavie et sur le Rhin (VIII, IX), à l'intérieur, au camp de ‘Boulogne, à la Grande Armée, en Espagne (1808) ; fut partagée entre l’Espagne et la Grande Armée (1812-1814). Le gros du régiment fut fait prisonnier à Dunkerque en 1814.

# Y. AN, aux notes.

5 V. AO, aux notes.