Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)

BRETAGNE, CARCASSONNE, LA ROCHELLE 89

mée faisant partie du cantonnement de Saintes, je me trouvai sous les ordres immédiats des généraux qui appartenaient à ce corps d'armée, et non des généraux appartenant à la division territoriale. Je ne devais fournir que les gardes de la place, et je n'avais point d'ordres à recevoir ni du général commandant le département, ni du commandant d'armes ‘. C’est ce qui fit que je fus continuellement aux prises avec ces deux messieurs tant que le corps d'armée exista. Je fus mis une fois aux arrêts par le général commandant le département, et, deux heures après, le général de brigade, qui venait d'arriver pour prendre le commandement de la brigade, ordonna la levée de mes arrêts. C’était une zizanie et une rivalité de pouvoirs à n’en point finir. _ Le général de brigade sous les ordres duquel j'étais ayant reçu l'ordre de se rendre à la tête d’une expédition pour Saint-Domingue?, je demandai de suite à partir pour l’armée, et quinze jours après, en germinal an XIII, je me mis en marche avec mes deux bataillons pour l’Italie. C’est ce qui ne plut pas trop à MM. le général et commandant d’armes à la Rochelle. Pour moi je leur fis mes adieux de bon cœur. En passant à Lyon, nous y restämes huit jours, et ensuite nous nous dirigeàmes sur Turin et Casal, où nous cantonnâmes trois mois *. ‘ Y. AAH, aux notes.

? On parlait plutôt de la Guadeloupe. L'embarquement se fit en nivôse (janvier 1805). En réalité, il s'agissait de coopérer avec la flottille de Boulogne.

5 Y. AAT, aux notes.