Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)

88 MÉMOIRES DU GÉNÉRAL GODART

et du ressentiment qui y avait donné lieu. Ces commissaires rendirent un compte très satisfaisant de mon administration.

Sur la fin de fructidor an XI, je me transportai avec mon régiment à Bayonne ‘, et, en vendémiaire an XII, je reçus en incorporation la 11° demi-brigade.

Deux mois après, je reçus l’ordre de me rendre à Bordeaux, où je complétai mes deux premiers bataillons à 1,800 hommes présents qui allèrent occuper les cantonnements de la Rochelle et de Rochefort. Le % bataillon tint garnison à Bordeaux, et le 4° était resté à Bayonne?.

En nivôse, je réunis à la Rochelle mes deux bataillons. Ayant reçu à cette époque quatre sabres et deux fusils d'honneur * pour six militaires du régiment qui s'étaient précédemment distingués, j’engageai le général de brigade commandant le département ‘à vouloir bien assister à la distribution de ces armes, pour y donner plus d’éclat. Soit contrariété ou autrement, ce général refusa de s’y trouver, sous prétexte que le temps n'était point assuré, et me fit dire qu’il n'était point nécessaire que mon régiment fût conduit sur la place d'armes, et que je devais faire la cérémonie devant le quartier.

Je fus très mécontent d’une semblable réponse. Je n’en fis pas moins la distribution sans lui avec toute la solennité que je pus y apporter ; mais dès ce moment nous ne fümes plus bien ensemble.

Commandant par intérim une brigade de corps d’ar-

1 V. AAF, aux notes,

2 Y. AAG, aux notes,

* Un arrêté du 4 nivôse an VIII (26 décembre 1799) avait institué les armes d'honneur. Les six armes dont il s’agit avaient été conférées en même temps que la croix, d'honneur au colonel (19 frimaire, 12 décembre 1803).

# Le général Fuziers.