Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)

BRETAGNE, CARCASSONNE, LA ROCHELLE 87

que peu de temps après le préfet reçut sa destitution !.

Je ne devais pas rester longtemps sans avoir encore quelque chicane à surmonter. Celle dont je veux parler ici ne mérite guère qu'on la rapporte. Cependant j'en veux faire mention pour prouver combien les hommes méchants et ineptes sont toujours dangereux. Le chef de bataillon Tréboutte, qui était parti pour Brest afin d’embarquer?, était parvenu à engager les membres qui composaient son conseil d'administration à se joindre à lui pour me dénoncer au gouvernement, Comme ayant fait du tort aux soldats de ce bataillon, et en avoir diverti les fonds. Deux commissaires du gouvernement et un sous-inspecteur aux revues arrivèrent inopinément à Carcassonne pour vérifier mes comptes, et s'assurer de ce que j'avais donné au 2° bataillon embarqué”. Ils se convainquirent bientôt dela fausseté de la dénonciation,

: ]1 fut remplacé par Trouvé, qui arriva à Carcassonne le 10 nivôse (30 décembre 1802). Son fils, l'historien, dans ses Souvenirs, dit que le passage de Carcassonne à Genève fut un avancement; mais il reconnaît que, là où ces scènes se produisirent, le gouvernement les imputa à la maladresse des préfets. En effet, l'excès de zèle du clergé installé, et les sympathies réveillées pour les prêtres qui n'avaient pas quitté la France ni résisté au gouvernement, se manifestèrent dans bien des endroits.

# Lors du débarquement au Cap Francais, le 6 pluviôse an X (26 janvier 1802), son bataillon enleva le premier canon à l'ennemi. Il fit partie de la division Rochambeau.

Un arrêté du 12 floréal an X (2 mai 1802), distribuant les troupes coloniales en cinq demi-brigades d'infanterie de bataille et deux d’infanterie légère, désigna le 2 bataillon de la 19° pour compléter la demi-brigade d'infanterie de bataille dite 7°, et un détachement, encore de la 79e, pour la demi-brigade dite 6e.

Lors de la capitulation du môle Saint-Nicolas, le 16 frimaire (8 décembre 1803), Tréboutte fut du nombre des prisonniers. Il rentra en France le 12 juillet 1812, reçut une retraite et se retira à Voiron (1812), où il mourut en 1840.

5 V. AY, aux notes.

La 79 demi-brigade était ramenée à trois bataillons : 1% et 3e à Carcassonne, 2° à Narbonne; deux compagnies dans l'Ariège.