Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)

LETTRES, PIÈCES OFFICIELLES, NOTES 283

1799 (AT, p. 74.)

Retour de la 19° demi-brigade, de Corfou en Italie et à Lyon (avril-juin 1799).

Une partie de la garnison et les administrateurs de Corfou étaient débarqués à Ancône, le 29 germinal (18 avril), avec les généraux Chabot et Verrières.

Une autre partie avait déjà été débarquée à Saint-Tropez par deux bâtiments russes portant chacun 300 prisonniers (27 germinal). D’autres suivirent.

A la fin d’avril (floréal), une corvetle et un brick russes débarquèrent une autre partie de la 79 demi-brigade à Livourne. C'est celle-là que Godart trouva à Gênes.

Godart, sans commandement, partit de Rome à peu près le jour que Macdonald partit de Naples (19 floréal, 8 mai). Il partit de Florence à peu près quand Macdonald partit de Rome.

A Florence, celui-ci ne disposait que de 15,000 hommes ; mais la garnison de Corfou ne pouvait s’y adjoindre par suite de la capitulation. Godart allait donc en avant pour rejoindre sa demi-brigade.

Les Barbets, brigands connus depuis longtemps dans la région des Apennins génois, s'étendaient parfois de la Ligurie jusque dans les Hautes-Alpes. Vivement poursuivis en 1797, ils s'étaient développés de nouveau depuis la fin de 1797, et grossis des déserteurs qu'’avaient multipliés nos revers en 1799. Le 21 floréal (10 mai), les généraux Carra Saint-Cyr et Musnier, voulant traverser l'Apennin avec leur escorte, ‘avaient été attaqués, blessés et forcés de rétrograder. Moreau essaya de recruter parmi eux des compagnies d’Anti-Barbets.

Les compagnies de la 79 furent envoyés dans la rivière du Ponent, où un succès sanglant fut remporté, auprès d'Oneille, sur les Barbets (prairial, juin), par le général Roguet. Celui-ci ayant exposé au général de division Pérignon le dénuement et la misère des nouveaux venus au milieu de l’armée d'Italie réduite elle-même à une cruelle extrémité, Pérignon répondit de Gênes : « Faites partir la garnison de Corfou : rien n’est plus