Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)

LETTRES, PIÈCES OFFICIELLES, NOTES 309

la durée. Je lui ai prescrit, si fait n'a été, de lever les arrêts de ce colonel. ; « Je vous salue avec une considération distinguée. »

Le cantonnement de Saintes ayant été dissous (ordre du 11 vendémiaire, 2 octobre), les généraux Lagrange et Claparède durent se tenir prêts à s’embarquer sur l’escadre de l'amiral Magon avec 3 ou 4,000 hommes sans que le 79 y füt compris. Cette situation indécise augmenta les difficultés des rapports. Elles continuèrent particulièrment pour les gardes de la place, même en l’absence du colonel Godart. En effet, pendant qu'il était à Paris pour le couronnement de l'Empereur, se pro-

. duisit le désordre signalé dans la lettre suivante : :

« Le Sénateur ministre de la police générale de l'empire « à M. le Maréchal Ministre de la guerre.

« 18 frimaire an XIII (4 décembre 1804).

« J'ai l'honneur de vous informer, Monsieur le Maréchal, que la correspondance que je reçois de La Rochelle m'annonce que, le 2 de ce mois, le service de la garnison y a été subitement interrompu; que vers les six heures du soir, tous les postes, tous les factionnaires ont été retirés, et qu'il n’est pas resté une seule sentinelle, ni aux postes de la ville ni aux poudrières, ni aux canons de remparts, ni aux prisons ; que cet état de chose a duré jusque vers minuit; qu’alors les postes ont été rétablis ; que tout est rentré dans l’ordre accoutumé, par l'entremise et midiation d’un membre du Corps Législatif qui habite cette ville. Quoique je ne doute pas que Votre Excellence n'ait déjà été instruite de ces faits et des circonstances qui y ont donné lieu, j'ai cru cependant devoir lui transmettre l'avis que j'ai

recu. « Foucné. »

Godart, aussitôt après son retour à La Rochelle, trouva dans l’état sanitaire de son régiment un motif à demander un changement qui l’affranchirait de ces zizanies. Les fièvres s'étaient montrées en juillet, et, au commencement d'août, ses deux bataillons avaient 250 fièvreux à l'hôpital. Sa demande amena le rapport suivant, des bureaux au ministre de la guerre :