Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)
LETTRES, PIÈCES OFFICIELLES, NOTES 357
1812 (A 93, p. 190.) La montée de Ponari (40 décembre) et la sortie de Vilna.
La surprise, la confusion et le désastre de la colline Ponari montrent l’'égarement qui domine tout dans certains moments. Le 8, des voitures arrêtées par cet obstacle avaient rebroussé vers Vilna, et Murat avait écrit à Hagendorp d'étudier la rive gauche de la Vilia pour éviter cet obstacle. Du côté opposé de Vilna, à l’est, une pente pareille était aussi devenue une paroi glacée qu'il avait fallu descendre.
Les équipages de l'Empereur, qui devaient arriver à Vilna le 6
ou 7, ne descendirent la route de glace de l’est que le 8, et entrèrent le soir à Vilna. Ils durent repartir le lendemain à midi; mais le froid en écarta les gendarmes d'élite qui les escortaient; les conducteurs, dont les mains étaient gelées, refusèrent de remuer. Le départ ne s’effectua qu’à huit heures du soir, pour s’aheurter à l'encombrement de Ponari. Il dura quinze heures. Le général Delaborde, comme Godart, y perdit voiture et traineaux. ; Le IE corps sous le général Marchant sortit de Vilna à six heures du matin. A huit, la ville était occupée par les Cosaques, offrant, comme Minsk et Smorgoni, à l’armée russe exténuée, les approvisionnements destinés à l’armée de la France. Alors seulement Hagendorp sortit de Vilna. Sa voiture tourna à droite de Ponari et suivit la Vilia. Les Cosaques vinrent achever le pillage de Ponari.
1813 (A 24, p. 196.) Adressé au Ministre de la Guerre.
« Mayence, 6 mars 1814.
«... Lors de notre retraite de Vilna, je tombai malade au point que j'eus beaucoup de peine à supporter le traineau jusqu'à Dantzig. Quelque temps après, étant parvenu à me rendre à Stettin, un comité de médecins décida que ma maladie et les humeurs qui étaient sorties sur Lout mon corps provenaient des fatigues de la guerre et de mes anciennes infirmités, et que je je ne pourrais me rétablir qu'autant que j'aurais pris les eaux.