Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)

PAYS-BAS 13

vins à faire manœuvrer mon bataillon, et à le discipliner comme un ancien bataillon de troupes de ligne‘.

Le 20 janvier, je reçus l’ordre de me rendre à Gand, pour y tenir garnison à la citadelle. Ce changement me convenait parfaitement pour faire venir mon bataillon au degré d'instruction et de discipline où il est parvenu.

A la retraite de Dumouriez, je fus chargé de faire évacuer les magasins de cette place qui servait d’entrepôt à l'armée ?. Environ cinq cents voitures chargées d’eflets furent conduites à Lille ; vingt-six grands bateaux chargés de farine, riz et autres objets, furent aussi expédiés, et vingt-deux arrivèrent à bon port; les quatre autres qui ne pouvaient pas suivre la marche des vingt-deux, étant continuellement harcelés par l'ennemi qui voulait s’en emparer, furent brülés par ordre de l'officier qui se jeta sur la rive opposée avec les dix hommes d’escorte, et rejoignit le convoi. A l'exception de ces quatre bateaux qui ne purent être sauvés, tout le reste arriva à la destination, et je n’eus que des éloges à faire aux différents détachements qui les avaient escortés.

Pendant cette évacuation, j'eus lieu d’être surpris de voir arriver mes vingt-cinq individus que j'avais envoyés dans les prisons de Mons. L'officier me remit une lettre

« Dumouriez s'était félicité aussi d'avoir fait, de sept bataillons de fédérés. insurbordonnés et violents, d'excellents soldats. De même d'autres fédérés, contre qui le général Chazot avait été impuissant à Sédan, furent transformés à la voix de Beurnonville marchant au secours de Lille (octobre 1792).

Plus tard, Houchard, Jourdan, Duhesme, etc., en dénonçant l'indiscipline des volontaires, proclament leur brillante valeur au feu (août 1193, et suiv.).

Pour le bataillon de Godart, son assertion est confirmée par le rapport qui le cite, avec des gendarmes de Paris et le 5° régiment de chasseurs à cheval, comme les meilleures des troupes qui défendaient Dunkerque. ? Y. D. aux notes.