Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)

12 MÉMOIRES DU GÉNÉRAL GODART

jours; je pris en conséquence congé de lui. Je n’eus qu’à me louer des choses flatteuses qu'il me dit en partant. Il m’exhorta à continuer de faire maintenir l’ordre, et me fit donner un détachement de cinquante dragons, avec la disposition de dix gendarmes, pour me seconder en Cas de besoin.

Je rentrai à Ath à midi précis, et sur-le-champ je fis prendre les armes au bataillon qui fut conduit sur la place. Je fis monter à cheval les dragons et gendarmes, que je plaçai en bataille derrière le bataillon. Je me rendis moi-même à cheval devant le front où, après avoir fait former le cercle, j’ordonnai la lecture des ordres du général, et prononçai un petit discours analogue à la circonstance. Immédiatement après, je fis rompre le cercle, mis pied à terre et disposai la compagnie de gauche devant le centre et à trente pas, faisant face au bataillon. Je fis l'appel moi-même des individus qui avaient été désignés pendant mon absence comme auteurs de la seconde insurrection ; je les fis sortir des rangs, ensuite désarmer et conduire en prison. La troupe défila et puis rentra dans ses quartiers.

Tous les habitants d’Ath, qui m’avaient cru tué par les révoltés, ayant été témoins de cette expédition, manifestèrent leur joie de me voir triompher après de tels événements, et me plaignaient de bonne foi d’avoir été aussi maltraité par mes propres soldats.

Seize individus, auteurs de la révolte, parmi lesquels était un lieutenant, furent arrètés, et le lendemain je les fis conduire, sous l’escorte du détachement de dragons, au général gouverneur de Mons, en le priant de les faire traduire, avec les huit premiers, à une cour martiale pour y être jugés.

Bientôt je repris le cours de mes exercices, et je par-