Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)

49 MÉMOIRES DU GÉNÉRAL GODARD

Je restai de ma personne à Immerstadt avec le restant de la brigade et quatre pièces d'artillerie.

Tous les matins nos découvertes se portaient à une lieue en avant, et, pendant près d’un mois, il n'y avait que des affaires d’avant-postes.

L’ennemi, s’apercevant que toutes nos attaques n'étaient que pour gagner du temps, et supposant avec raison que les renforts qui devaient nous arriver, ne l’étaient pas encore, vint nous attaquer à son tour. Les actions n’en devinrent que plus vives de part et d'autre !. Une fois (26 fructidor, 11 septembre), à neuf heures du soir, je me mis en marche avec mes trois bataillons pour attaquer l’ennemi le lendemain matin; le général en fit autant de son côté. Sur les deux heures après minuit, cinquante Autrichiens environ tombèrent dans un de mes bataillons, et furent égorgés impitoyablement. Aussitôt que l'on put découvrir le pays, je me portai en avant vers un grand village que l’ennemi occupait en grande partie. Mon avant-garde rencontra celle de l’ennemi sûr la place, et les coups de fusils s'engagèrent. Je détachai aussitôt 150 hommes d'infanterie et trente hussards pour soutenir l'avant-garde. Le choc devint. terrible. Je me portai moi-même dans ce moment avec 200 hommes d'infanterie et cinquante hussards sur le champ de bataille. Ma présence encouragea mes soldats; bientôt les Autrichiens plièrent, et alors je les fis charger à la baïonnette.

Maître du village, j'ordonnai qu’on ne le dépassât point. Je fis occuper les dernières maisons, et ranger en

rieur en l'an IX, puis fut appelé à la Grande Armée l'an XIV, en Hollande en 1810, en Allemagne en 1811, et fitles campagnes de 1813 et 1814. °

4 Par exemple, le 14 fructidor (30 août).