Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)

ARMÉE DU RHIN 43

bataille les troupes que j'avais conduites. Je fis reconnaître les positions de l'ennemi qui s'était retiré dans des gorges presque inattaquables. Je rentrai dans le village où je fis reposer et rafraichir ma troupe qui était harassée des fatigues de la journée. Vers le soir, nous nous remimes en marche pour nous rendre dans nos positions.

L’ennemi, à ma connaissance, eut dans celte affaire 150 tués et 200 blessés. Le nombre de mes tués et blessés fut de beaucoup inférieur; cependant j'eus à regretter un de mes capitaines qui fut tué, et un colonel en second de hussards, blessé grièvement *.

A la fin de fructidor, je fus vigoureusement attaqué par des forces supérieures aux miennes. Tous mes postes furent repoussés. Je défendis Immerstadt le plus qu’il me fut possible. L’ennemi s'en était emparé; je le repris au pas de charge; mais je fus forcé de l’abandonner pour la seconde fois, après quatre heures de combat. Je me retirai de position en position à la faveur des bois.

J'ai dit plus haut que le général de brigade Tharreau m'avait quitté pour se rendre à Kempten avec un de mes bataillons, mes grenadiers et 300 hussards. Dans la situation où je me trouvais, forcé de battre en retraite et incertain de recevoir promptement quelques renforts, j'expédiai à tout hasard des ordonnances à ce général à Kempten; mais il ne s’y trouvait plus. Je sus après que ce général s'était engagé à poursuivre devant lui l’ennemi qui feignait de se retirer, et que, pendant ce temps, un corps d’Autrichiens s'était emparé de son quartiergénéral et de ses bagages, et que, si on élait parvenu

4 C'est le combat de Nesselwang, 27 fructidor (12 septembre.) V. Z aux notes.