Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)

ARMÉE DU RIIN 49

Pendant cette dernière campagne je fus assez heureux de n’avoir reçu que de légères contusions. J'eus, avec cela, mes vêtements percés, mon fourreau de sabre fracassé d’un coup de balle, mon cheval touché deux ou trois fois sous moi. Dans toutes les affaires que j'eus avec l'ennemi, je puis me flatter de l’avoir presque toujours battu malgré qu'il était toujours infiniment plus fort que moi : j'avais à la vérité d'excellents soldats.

Si j'avais couru des dangers en combattant les Autrichiens, ma vie n’avait pas moins été exposée au milieu de mes soldats. Cinq coups de fusil, tirés par de mauvais sujets de mon régiment, avaient été dirigés contre moi dans la retraite d’Isny:. J'en fus prévenu par deux braves militaires alsaciens qui me servaient d’interprètes. Le chef de bataillon Tréboutte, dont j'ai eu occasion de parler plus haut, était pour beaucoup dans toutes les insurrections qui se tramaient contre moi; aussi j'attendais le moment favorable pour le tancer d'importance. C’est ce qui ne tarda point, car il fit tant de sottises que je me vis forcé de EE dans les prisons de Stras-

‘bourg pour dix jours ? . Mon régiment Rat dans cette campagne quatre voitures d’habillement et d’ équipement, ainsi que tous les porte-manteaux des officiers, dont je ne pus obtenir la moindre indemnité. {otalement dépouillé, emmené en Hongrie, revint au bout de trente

mois à Schelestadt, l'ancien dépôt de la 79°. Jourdan écrivit de Limoges à Moreau pour appuyer ses réclainations.

4 Y. AE, aux notes. 2. V. AF, aux notes.

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BARON GODART,