Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)

56 MÉMOIRES DU GÉNÉRAL GODART

Le lendemain de cette grande manœuvre, je partis avec mon régiment pour Gratz, et me dirigeai par Laybach sur Venise. |

Dans ce voyage, je fus encore dénoncé, avec mes trois chefs de bataillon ‘, par trente de mes officiers. Vingt autres protestèrent contre cette dénonciation. Voici le fait :

A mon arrivée à Gratz, j'avais reçu l’ordre positif de bivouaquer hors de la ville, et de n’y laisser aller qui que ce soit de mon régiment. M'étant apercu que plusieurs officiers, malgré cette défense, s'étaient absentés, j'en fis faire l’appel par l’adjudant-major, et je me convainquis que cinq d’entre eux étaient allés en ville.

Cet appel, que j'avais cru devoir faire, et auquel je ne voulais pourtant point donner grande suite, occasionna beaucoup de murmures parmi les officiers, et donna lieu à me dénoncer :

1° Comme prenant une mesure trop rigoureuse envers des officiers (L'appel n’était que de circonstance, et puis je savais trop bien à qui j'avais affaire pour ne pas agir ainsi);

29 Comme m'étant approprié vingt chevaux que j'avais requis dans le comté de Klagenfurt pour transporter mes bagages (Depuis vingt jours j'avais fait rendre ces vingt chevaux à l'état-major de la division, et j'en avais retiré un reçu);

Le général Charton fut mis à la suite de la division pour cause d'ininstruction.

La 6 demi-brigade surtout laissait à désirer pour la tenue, l’application et la conduite d’un certain nombre de ses ofliciers.

Quant à la 19°, elle manquait d'une grande partie de ses officiers, comme Crodart l'avait fait observer dans sa lettre à Berthier, quelques jours auparavant.

‘ Le bataillon détaché sur Avignon n'avait pourtant pas rejoint. Mais le quartier-maïître avait rang de chef de bataillon.