Mémoires du général Baron Roch Godart (1792-1815)

ITALIE ET CORFOU 91

30 Que, dans un certain gite, je n'avais point payé ma dépense (Je me trouvais logé dans ce gîte avec les officiers de l'état-major, dans une seule maison où nous soupâmes. Le lendemain matin, avant le départ, un adjudant-major me dit que ses bottes lui avaient été volées par des personnes qui y étaient attachées. Je crus ne pouvoir faire autrement que d'en retenir la valeur sur le compte de notre dépense):

4 Que je n'étais enfin que d’une naissance très médiocre, fils d’un mauvais bourgeois, manquant absolument de littérature et incapable d'occuper le poste honorable de chef de brigade. (Il est vrai que mon père n'était point riche ni noble ; mais il a toujours fait honneur à sa maison, et était connu pour honnête homme dans tout le pays. Quant à moi, si je n'avais point reçu toute l'éducation qui convenait à mon état, je n’en étais pas moins parvenu, à force de travail, de zèle et de fermeté, à former un brave régiment et à lui en donner la réputation).

Un de mes chefs de bataillon était dénoncé pour avoir soi-disant vendu la cloche d’une chapelle, dans la vallée de Bassano ;

Les deux autres pour quelques autres vilénies à peu près semblables.

Cette dénonciation avait été dirigée par trois officiers que j'avais, pour leurs propos, été forcé de mettre aux arrêts de rigueur, à notre départ de Gratz, et avait été remise à M. le général de division Sérurier, qui me fit appeler pour m'en donner connaissance.

Iine fut pas difficile de réfuter complètement les calomnies que renfermait cet écrit, et de prouver qu'il n'avait été dicté que par un esprit de pure vengeance. Je demandai en conséquence au général Sérurier que