Mémoires sur la Révolution française

MA TERKEUR PENDANT LA VISITE DOMICILIAIRE 97

chassé de chez moi. La cuisinière confirma la vérilé de mes paroles, ajoutant qu’elle était sûre que je n'aurais pas donné asile à un si grand ennemi du duc d'OrJéans.Ils dirent que nousaurions dû le livrer à la justice et les envoyer chercher pour le prendre, que cela aurait fait leur fortune. Je répondis que, bien que jene J'aimasse pas, je ne voulais dénoncer personne. Ils déclarèrent que dans ce cas j'étais une mauvaise citoyenne et qu'ils voulaient absolument savoir où le trouver. Je répliquai qu'il avait assuré qu'il s'en allait chez lui. Is ne pensaient pas, dirent-ils, qu'il l'eût fait, mais que, s’il était à Paris, ils le trouveraient dans les vingtquatre heures. Ils revinrent à mon lit et l'un d'eux s'assit dessus.

On peut supposer dans quelles transes était ce pauvre Champcenetz pendant cette longue visite ; je ne l'avais entendu ni remuer, ni respirer.

. Enfin ces misérables m’engagèrent à prendre un

peu de repos et me souhaitèrent une bonne nuit.Ils 6