Mémoires sur la Révolution française

98 MÉMOIRES DE MADAME ELLIOTT

restèrent quelque temps encore dans la maison, el je continuai à ne pas bouger; j'entendis enfin les portes se fermer et mes gens entrèrent dans ma chambre pour m’annoncer qu'ils élaient tous partis. J'eus alors une violente attaque de nerfs par suite de l’épouvante que j'avais eue; mais m'élant un peu remise, je dis à ma cuisinière et aux auires domestiques de me laisser et d'aller se coucher, parce que je voulais prendre quelque chose et tâcher de dormir. Je fis fermer ma porte au verrou par ma femme de chambre et je lui découvris ce que j'avais fait et qui était caché dans le lit. Elle poussa un cri d'effroi et avoua qu’elle n'aurait jamais eu le courage de supporter la visite, si elle l'avait su.

Nous tiràmes le prisonnier hors du lit avec beaucoup de difficultés, parce que, en entendant les soldats entrer dans la chambre, il avait essayé de

garder sa respiration autant que possible, et qu'il