Mémoires sur la Révolution française

100 MÉMOIRES DE MADAME ELLIOTT

prisonnier, qu'elle trouva avec une fièvre ardente ct presque le délire : il pleurait et était dans un état déplorable. Nous fûmes frappées ae la crainte d’être découvertes; s'il était mort, où aurions-nous pu le mettre et qu'aurions-nous fait ?

Nous réfléchissions à tout cela quand le duc d’Orléans entra. Il allait à sa maison de Monceaux, ct voyant mes portes ouvertes, il avait demandé si j'étais en ville.

T1 fut frappé de ma mauvaise mine et de mon air de détresse et désira en connaître la cause. Je lui fis la même histoire qu’à mes gens la veille au soir, et je lui racontai l’abominable visite que j'avais eue la nuit et combien elle m'avait effrayée. IL m’assura que si je n’avais personne de caché chez moi, il n'y avait pas lieu de n’alarmer si fort, mais que, si j'en avais, ma position était vraiment dangereuse. Je lui dis que je n'avais pas été assez heureuse pour sauver

quelqu'un dans celte horrible nuit; que j'aurais dé-