Mémoires sur la Révolution française

CONVERSATION AVEC LE DUG D'ORLÉANS 103 pl me demanda si je le croyais assez dénaiuré pour parcourir les rues de Paris, dans de pareils jours, sans se sentir profondément malheureux. Je lui conseillai alors de s’arracher aux mains des misérables qui l'entouraient, et de ne pas les laisser abuser de son nom pour commettre de si horribles attentais. > «Tout cela, me dit-il, semble facile à faire dans votre salon ; je voudrais bien que cela le füt autant en réalité; mais je suis dans le torrent, je dois m'élever ou tomber avec lui. Je ne suis plus le maître de mon nom ni de ma personne, et Vous ne pouvez pas juger de ma posilion, qui n’est pas agréable, je vous assure. Ne me tourmentez pas davantage; ne parlez comme vous le faites ni à vos gens ni à qui que ce soif, car nous sommes entourés d’espions, et si vous tombez dans l'embarras, je ne pourrai pas vous en tirer. Aussi, pour l'amour de Dieu, gardez vos opi-

nions politiques pour vous même, et ne me {our-