Mémoires sur la Révolution française

104 MÉMOIRES DE MADAME ELLIOTT mentez plus sur ce sujet, ce serait tout à fait inütile.»

J'étais à moitié tentée de lui parler de Champcenetz, mais je ne voulus pas le faire avant de savoir si ce dernier l’approuverait, parce que le due le délestait, en l’accusant d’ingratitude à son égard depuis la Révolution ; le duc avait donné à Champcenetz un de ses propres régiments, quoique la reine le lui demandât pour un autre; elle en avait été extrêmement blessée. En effet, jamais aucun régiment de prince du sang n’avait été donné à un homme du rang de Champcenetz, ils avaient toujours été réservés pour l’ancienne noblesse. Au début de la Révolution, Champcenelz se comporta fort mal visà-vis du duc et il lui était devenu très-désagréable. J'étais donc obligée d'être plus circonspecte en lui parlant à ce sujet, quoique je fusse bien certaine que je pouvais compter sur lui et n’eusse pas la moindre crainte qu’il abusât de ma confiance.

Le duc me dit qu’il regreltait que je fusse revenue